Suis officiellement maman au foyer...
Jamais je n'aurai crû il y a dix, cinq ou même un an vouloir devenir maman au foyer.
Mais la naissance de Mininou1 m'a fait comprendre qu'il y a une chose très, très importante dans une vie : l'Enfance. Et qu'il y a une chose pour laquelle je ferai le maximum, pour laquelle je donnerai tout, à laquelle je mettrai tout en oeuvre pour ne pas rater : mon rôle de maman, et l'éducation de mes enfants.
Durant l'enfance, période d'insouciance, et l'adolescence, période durant laquelle les jeunes ont besoin d'écoute, de structure, de limites, je veux être là pour eux, donner tout ce que je peux, que leur enfance soit belle, meilleure que la mienne.
Aucun de mes parents n'est un exemple pour moi. Si, un exemple, qu'il ne faut pas suivre.
Nous discutions hier avec l'Homme. Du fait qu'un week-end en amoureux nous ferait du bien, même si je n'en suis pas du tout certaine - je ne pense pas réussir à me détendre si mon bébé est loin - et du fait que je n'arrive pas à le laisser, à imaginer ne pas être là quand il se réveille. S'il est avec son papa, je pense cela possible, mais pas quelqu'un d'autre...
Une grosse crise de larmes a suivi, de longs sanglots, que je n'arrivais pas à calmer. Il a compris, et moi aussi par la même occasion, que si je voulais être aussi présente, c'est pour combler le manque durant mon enfance.
Manque d'insouciance, manque de mon père, qui pouvait laisser des années entre deux visites, manque de ma mère qui passait ses nuits dehors régulièrement, et rentrait bourrée. A ce moment je m'endormais enfin en l'entendant rentrer, rassurée. Quand elle ne me réveillait pas pour me raconter ses déboires en pleurant, ou encore quand elle ne se mettait pas à s'engueuler avec son mec du moment, casser des verres - ou la vitre de la porte d'entrée - appeler la police parce que ce jour là elle n'a plus envie de le voir chez nous, ou encore me réveiller parce que la poubelle n'est pas sortie, ou que sais-je encore!
Une enfance avec une mère qui change d'avis selon ses humeurs, instable dans sa vie comme dans sa tête, qui emmène ses jeunes enfants en discothèque, parce que bon, il n'y a personne d'autre pour sortir ce soir, et qu'à ce moment les enfants entendent des propos qui les choquent (parce que oui, un enfant peut être facilement choqué par des propos qui ne sont pas de son âge), des attitudes de leur maman, bref, des endroits (et personnes) pas faits pour eux, pour leur âge et leur sensibilité.
Je n'ai pas envie que mes enfants rentrent de l'école et se retrouvent seuls, que les aînés veillent sur les plus petits, et ne puissent pas vivre leur vie d'enfant.
Je ne veux pas que mes enfants aient un beau-père qui leur tape dessus jusqu'au sang parce qu'ils ont fait une grimace, en rigolant, un beau-père qui leur montre ses parties avec un air vicieux, un beau-père qui les critique à longueur de temps... Je veux que mes enfants aient leur père, toujours près d'eux.
C'est ce qui compte le plus pour moi. Que l'on soit toujours près d'eux.
Et je ne veux pas m'en débarrasser un week-end parce que pour moi ça veut dire qu'ils me gênent. Pas encore en tout cas. Il est trop petit!
Et, honte à moi de ne pas en avoir honte, j'aimerai qu'ils connaissent le moins possible leurs grands-parents, côté maternel (de mon côté en somme). J'ai peur qu'ils soient déçus eux aussi, qu'ils soient blessés dans leur petits coeurs d'enfants, qu'ils entendent ou voient des choses qui ne sont pas de leur âge bref, qu'ils aient cette mauvaise influence dont je suis sortie je ne sais comment.
J'ai trop de caractère, ça c'est sûr, mais sans cela...
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